Procès verbal de Bernard Laroche (1er novembre 1984)
By Dana
À zéro heure, le 1er novembre 1984, nous, Paglia Claude, adjudant, et Tissier Jean-Paul, gendarme ; officiers de Police Judiciaire, entendons à nouveau Laroche Bernard qui nous déclare :
Un détail m’est revenu : je connais à Granges-sur-Vologne une personne qui possède une voiture identique à celle qui a failli me heurter lors que je sortais de chez Zonca. Tout au moins, j'ai vu une voiture semblable stationnée chez lui. Il s'agit de Monsieur Fockmann (phonétique) qui demeure route de Bruyères à Granges, tout de suite après la barrière du passage à niveau entre Aumontzey et Granges. Peut-être est-ce cette voiture qui est passée ce jour-là.
SI : J’ai fait installer le téléphone peu de temps après que je sois entré dans ma maison, soit en janvier 1981. Lorsqu’il m'a été installé, il y avait à peine quinze jours que j’étais installé. Je logeais auparavant dans un logement de l'usine route de
Bruyères à Granges.
Question : Vous est-il arrivé de recevoir vous-même des appels téléphoniques anonymes ?
Réponse : Oui, j’en ai reçu. Mais il s'agissait de farces que me faisaient des filles : « Mon chéri, j'ai envie de toi ». Ces appel savaient pour but de semer la discorde dans mon ménage.
Question : Vous est-il arrivé de donner vous-même des coups de fil anonymes ?
Réponse : Non, j'aurais pu en donner en contre partie si j’avais connu mes interlocutrices.
SI : C'est vrai, j'ai été élevé par ma grand-mère Jacob Adeline avec Villemin Jacky, et ce, durant cinq à six ans. Il est vrai également que je me suis davantage lié avec Villemin Michel qu'avec Jacky par la suite. J'attribue ce fait au mariage de Jacky, car je n'apprécie pas son épouse. Je la trouve quelque peu vantarde et menteuse.
Question : Vous souvenez-vous du mariage de Jacqueline Villemin où vous étiez invité ?
Réponse : Oui, je m'en souviens, j'étais déjà marié à cette époque. Jean-Marie et Christine étaient seulement fiancés.
Question : Est-ce que oui ou non, vous étiez assis au banquet de ce mariage à côté de Christine et avez-vous tenté de lui faire du pied sous la table ?
Réponse : C'est faux ou alors, je devais tenir une sacrée cuite. Il est également faux que j'ai fait des propositions à Ginette, la femme de Michel Villemin. Par contre, il est vrai que j'ai eu une liaison avant mon mariage avec Marie-Rose Cunin, épouse d’Yvan, née Ducarme. Je précise que je n'ai pas été le seul.
J'occupe le poste de contre maître depuis septembre 1984 et c'est par mon travail personnel que j'ai pu accéder à ce poste. Je n'ai jamais envié ou jalousé Villemin Jean-Marie pour la promotion qu'il a obtenue à Auto-Coussins.
SI : Oui, mon fils Sébastien est né 70 jours après le petit Grégory. Il a subi une intervention chirurgicale à l’âge de six ans qui a consisté à l'ablation d'un kyste à la tempe gauche ou plutôt à la droite. Il porte toujours un drain derrière l’oreille, mais il est invisible et ne lui cause aucun handicap physique. Il reste suivi médicalement à l'hôpital Saint-Julien à Nancy.
SI : J’ai eu à une certaine période quelques difficultés dans mon ménage avec mon épouse du fait même de son comportement, mais nous n’avons jamais rompu et mon épouse n’a jamais quitté le domicile familial.
Question : Vous avez prétendu lors des tests d'écriture sous dictée n’écrire qu’en script. Pourquoi sur vos cahiers d'écolier ou autres écrits spontanés trouvons-nous une écriture liée ?
Réponse : Je n'ai jamais dit que je n'écrivais qu'en script. J'ai dit écrire le plus souvent en script. Quant aux fautes d'orthographe ou de grammaire, c'est lorsque j'écris vite et sans me relire que j’en fais.
SI : Je précise encore une fois que ma voiture Peugeot 305 n'est pas verte, mais gris fumé.
Le 1er novembre 1984 à 1 h 30. Lecture faite par moi de la déclaration ci-dessus. J’ y persiste et n'ai rien à y changer, à y ajouter ou à y retrancher.
La personne entendue : Bernard Laroche.
De 1 h 30 à 6 h30, le 1ᵉʳ novembre 1984, Bernard Laroche, bénéficie d'un temps de repos au bureau de la brigade.
À 6 h 30, nous entendons à nouveau l'intéressé :
Depuis environ six mois, Michel et son épouse retournent le dimanche chez ses parents avec ses frères et sœurs. En effet, et cela doit remonter à deux ans, Michel n'était pas invité au repas familial du dimanche. Michel a dû m'en donner le motif, mais je ne m'en souviens plus. On ne peut pas dire qu'il était vraiment fâché, car il voyait ses parents tous les jours du fait qu’il habite à côté et il parlait à ses frères et sœurs lors qu'il les voyait.
SI : Michel m'a certainement fait part du motif qui justifiait qu'il ne rendait plus visite à ses parents, mais je n'en ai plus souvenance. Il me semble que c'est Michel, en accord avec sa femme, qui avait rompu les liens avec ses parents.
Il est exact que je connais bien la famille Villemin, que je connais les problèmes de cette famille par Michel et sa mère Monique. J'ai appris par cette dernière que Jean-Marie avait eu sa porte d'entrée détériorée, que les pneumatiques de son véhicule avaient été crevés. De plus, elle m'a mis au courant des lettres et des coups de téléphone reçus.
Un jour que Michel était présent chez moi, il m’a annoncé que ses parents avaient reçu un coup de téléphone faisant état de la pose de rétroviseurs à leur domicile. Michel m’a précisé qu'il n’était pas au courant de cela. Par la suite, il m'a été reproché d'être passé devant le jour de l'installation devant la maison Villemin. Je ne me souviens pas d'être passé à cet en droit ni d'avoir vu les rétroviseurs. Je n'ai jamais su qui m'avait vu passer et je ne m'en suis pas inquiété. Cependant, au cours
d'une conversation, Albert m'a dit qu'un fils Noel d’Aumontzey était également passé devant la maison ce jour-là.
À ma connaissance, les premiers coups de téléphone doivent remonter au mois de septembre 1981. Je suis précis sur ce point du fait que je venais de commencer un stage de reconversion d'agent de maitrise à Remiremont et que mon père se trouvait à l'hôpital. C’est en transportant Monique que nous avons parlé de cela. En effet, cette dernière avait téléphoné à ma cousine, Jacob Valérie, qu’elle soupçonnait d'être l'auteur de ces appels ainsi que ma belle-sœur, Bolle Isabelle.
Au cours du trajet, je lui ai dit qu'à l'avenir, il fallait qu'elle s'adresse à moi et non pas à ma belle-famille. Je précise que Monique pensait que les coups de téléphone étaient donnés à partir de mon domicile. Elle savait que j'étais abonné au téléphone depuis janvier 1981. Par la suite, les coups de téléphone se sont faits plus nombreux et la famille Villemin a déposé plainte. J'ai appris cela par Michel. Au cours de l'enquête, il m'a également informé que sa famille avait demandé aux gendarmes d’être mis sur table d'écoute.
Personnellement, je n'ai pas été inquiété dans cette affaire.
Le déclenchement de cette enquête a permis aux Villemin d'être tranquilles quelque temps. Plus tard, Michel m'a informé que l'anonyme se manifestait maintenant par lettres et non plus par téléphone. J'ai vu personnellement l'écrit dans lequel il était mentionné « J’arrête, je me suis vengé ». C’est Albert Villemin qui me l'avait montré. Nous étions seuls et il m'avait amené dans la salle à manger pour me montrer la lettre. Nous sommes retournés à la cuisine. Michel était présent. Nous en avons parlé et aucun détail précis n'a filtré, ou alors, je ne m’en souviens plus.
Question : Le fait que le corbeau indique « Je me suis vengé, j’arrête » a dû être le sujet de conversation ?
Réponse : Aucune allusion à ces propos n'a été faite. En refaisant les tests, une phrase identique m'a remis en mémoire que ces termes figuraient dans la lettre.
En début de cette année, sans pouvoir être précis sur le jour exact, Michel est venu me voir à mon domicile très énervé. Il m'a annoncé qu'il venait de recevoir un coup de téléphone lui déclarant que j'étais le père de son enfant. Je lui ai simplement dit que j'espérais qu'il ne croyait pas ces propos et Michel m'a répondu : « Non, j'ai confiance en toi et ma femme ». Nous en avons reparlé quelques jours plus tard lorsque nous faisions une coupe.
Question : Avez-vous eu des rapports ou voir un flirt avec Ginette ?
Réponse : Je suis affirmatif, il n'y a jamais rien eu de tout cela.
Je pense que la personne qui a téléphoné à Michel devait bien me connaitre puisqu'il a dit : « C'est Popof, le père de ton enfant ». Il n'y a que dans le milieu familial que l'on me surnomme ainsi. Sur les lieux de mon travail, on me surnomme « Cailloux », de par mon nom « Laroche ».
J'ai été convié à la table des Villemin à deux occasions : pour une partie couscous à la salle de la chapelle d’Aumontzey, invité par Michel, et à l'occasion d'un méchoui fin juillet de cette année à l'étang du Rayau à Granges-sur-Vologne. Cette fois, c'était Jacob André qui m'avait invité. À mon avis, au cours de ces deux repas, toute la famille Villemin était réunie sauf Jacky qui est toujours exclu. Je reviens sur mes dires en ce qui concerne la première soirée. J'ignore si le repas était constitué d'une choucroute ou d'un couscous.
Le 19 octobre 1984, en rentrant de mon travail à 5 h, j'ai informé mon épouse des renseignements que j'avais obtenu par un ouvrier turc. Jacky, Liliane et leur fils avaient été vus sortir de leur domicile à 5 h 10 le matin du crime. J'avais conseillé à mon épouse de vous en référer, ce qu’elle a fait depuis un café, « Chez le Bedel » à Aumontzey.
Question : Pourquoi votre épouse est-elle allée dans un café pour téléphoner à la gendarmerie alors que vous détenez le téléphone chez vous ?
Réponse : J'ignore ce qui a motivé l'attitude de ma femme. J'ai questionné mon épouse à ce sujet, laquelle n'a pas pu me fournir de réponse.
Question : Ne trouvez-vous pas que le fait de déclarer que Jacky et sa famille étaient vus à 5 h 10 du matin n'a aucun rapport avec le crime ?
Réponse : J'ai pensé que cette information pouvait vous intéresser et j'ai trouvé anormal que la famille de Jacky soit dehors à cette heure-là.
Le 1er novembre 1984 à 9 h 00, lecture faite par moi de la déclaration ci-dessus. J'y persiste et n'ai rien à y changer, à y a jouter ou à y retrancher.
Le témoin : Bernard Laroche.
À 9 h 30, nous, Bouquot Michel, Maréchal-des-logis-chef, Burton Yves, Maréchal-des-logis-chef et Bouhour André, gendarme, officiers de Police Judiciaire, entendons à nouveau Laroche Bernard, qui nous déclare :
À l’issue de son appel téléphonique, mon épouse s'est rendue à la gendarmerie pour y déposer. Elle a été questionnée sur les familles Hollard et Jacquel. D'après les dires de mon épouse, elle a été pressée de questions sur ces personnes, mais sans les suspecter vraiment. Peut-être m’a-t-elle menti. Pour ma part, j'avais au départ le sentiment que les Jacquel pouvaient être à l'origine du drame.
Le lundi 15 octobre 1984, je me suis levé à 13 h ou un peu avant, car à 13 h, je me suis rendu chez Michel. Je lui ai demandé s’il était libre et s'il voulait bien m'aider à scier du bois. Sur la route, en passant par l'école, nous avons déposé les enfants de Michel et le mien aussi. Nous avons travaillé jusqu'à seize heures. En sciant, nous ne pouvions pas par le rentre nous du fait du bruit de la tronçonneuse. Nous avons fait une pause à la fin du travail et nous avons parlé de choses sans importance. À 16 h 30, nous sommes rendus à l'école pour y reprendre nos enfants et nous avons regagné nos domiciles respectifs.
À l'issue du décès du petit Grégory, mon épouse a demandé deux jours de congé à son employeur. Ceci lui a été refusé. Elle s'est rendue chez son médecin traitant où elle a obtenu huit jours de maladie. De toute manière, elle ne se sentait pas bien depuis les événements. Depuis la naissance de notre enfant, ma femme se plaint de douleurs intestinales. Elle a eu d'ailleurs de nombreux arrêts de travail pour maladie.
Le vendredi après-midi, en accord avec mon épouse, nous avons décidé d'aller jeter de l'eau bénite sur le corps de Grégory et ceci avant de me rendre à mon travail.
Mon épouse m'avait suggéré de son intention de passer la nuit en compagnie de la famille Villemin. J'ai moi-même demandé à Jean-Marie l'autorisation. Il a accepté.
En sortant de mon travail et après avoir déjeuné, je suis allé rechercher mon épouse à Lépanges-sur-Vologne.
Question : Depuis quand possédez-vous la cassette enregistrée sur laquelle se trouve la chanson « Chef, un petit verre, on a soif » ?
Réponse : J'en suis en possession depuis environ un an. C'est un oncle qui l’a offerte à mon épouse. Il s'agit de Monsieur Koulman demeurant Cirey-sur-Vezouze. Les enregistrements qui ont été effectués sur celle-ci et sur ses deux faces l'ont été par cet oncle. Je sais que mon épouse aime écouter de la musique. Pour ma part, cela m'arrive rarement.
Question : De quel sobriquet vous arrive-t-il d'appeler votre fils Sébastien ?
Réponse : Mon épouse et moi-même surnommons très souvent Sébastien « Bibiche » ou « Petit cœur » .
Question : Ne l'avez-vous jamais appelé « Titi » ?
Réponse : Non, pas à ma connaissance. C'est mon chien qu'il nous arrive d'appeler ainsi. Mon chien répond au nom de « Prince ».
Il y a environ six ans, mon père a eu un démêlé avec son beau-frère Jacob Albert, frère de Monique. À cette époque, mon parrain avait acheté l'habitation où est actuellement domiciliée Louisette. Mon parrain Albert avait loué cette demeure à mon père. Il avait été conclu verbalement qu’Albert procéderait aux réfections qui s’imposaient à la maison. Ceci n'a jamais été fait et-mon père n'a pas apprécié. Je pense donc que mon père en voulait à son beau-frère et il pensait être victime d'un chantage. Du vivant de mon père, il m'avait mis au courant de cette situation. À la mort de mon père, j'ai découvert dans ses papiers un bloc sur lequel il avait écrit qu'il en voulait à Albert. Il était notamment renseigné : « Albert me fait du chantage. Il me soutire dessous ». Il ne m'est jamais venu qu'il pouvait peut-être s’agir d'Albert Villemin, son autre beau-frère.
La longue-vue que vous avez découverte à mon domicile dans un étui et qui était dissimulée sous une pile de livres m’appartient. C'est involontairement qu'elle se trouvait à endroit et cachée par des magazines. C'est mon père qui l’avait achetée il y a une quinzaine d'années à Michel Villemin qui voulait s'en séparer. Je ne me sers jamais de cet appareil optique. Je n'ai jamais, avec cette longue-vue, essayé de localiser [des] habitations d’Aumontzey, bien qu’étant situé sur une hauteur qui surplombe la localité. À l’œil nu, j’arrive à voir le toit de la maison d'Albert Villemin, mais par contre, je ne vois pas celle de Michel. Il s’agit d'une construction beaucoup plus basse.
Ma mère est morte en me mettant au monde. J'ai donc été élevé par ma grand-mère maternelle Madame Jacob Adeline qui demeurait à Aumontzey. Villemin Jacky a été élevé avec moi jusqu’à l’âge de six ans. J'ignore pourquoi il n'a pas élevé par sa mère depuis sa naissance, bien que celle-ci demeurait à Aumontzey. Il est possible qu’Albert, du fait qu’il n'était pas son père, ne l'avait pas accepté au début son union avec Monique. Il est retourné au près des a mère six ans. Je suis resté chez ma grand-mère jusqu'à mon mariage.
Le 1er novembre 1984, 11 h 30, lecture faite par moi de la déclaration ci-dessus. J'y persiste et n'ai rien à y changer ou à y retrancher.
Le témoin : Bernard Laroche.
De 11h 50 à 12 h 15, Bernard Laroche, bénéficie d'un temps de repos au bureau
de la brigade.
De 12 h 15 à 13 h 15, Bernard Laroche subit les tests de graphologie sous la
dictée des Maréchal-des-logis-Chef Hazotte et Burton.
De 13 h 15 à 14 h, Bernard Laroche bénéficie d’un temps de repos au bureau de
la brigade.
À 14 h, nous procédons à une nouvelle audition de Laroche Bernard qui nous déclare :
Bien que je connaisse parfaitement l'habitation de Michel et son mobilier, je n'ai jamais fait attention si Jacky possédait le même buffet que lui. La dernière fois que j'ai rendu visite à Jacky remonte à deux mois alors qu'il rénovait sa maison et la fois précédente date d'au moins d’un an. Michel m'a informé du coup de téléphone dans lequel l'interlocuteur déclarait : « J'ai le même buffet qu e toi ». Il faut bien admettre que pour dire cela, il faut connaitre son intérieur. Je sais que Michel a son buffet dans sa cuisine, à côté de la porte. Concernant Jacky, c'est Michel qui m'a dit qu'il avait le même buffet que lui.
Concernant mes écritures, j'ai appris à écrire en script alors que je me trouvais à l'école de mécanique générale à Gérardmer, de 1969 à 1972. Ce type d'écriture était obligatoire dans certaines matières comme le dessin industriel et la technologie.
Depuis cette période, j'écris soit en script, soit en écriture normale, comme vous pouvez le constater sur des écrits qui datent de 1975.
Je n'en veux à aucun membre de la famille Villemin. Je suis affirmatif, je n'ai jamais envoyé de lettre anonyme ni donné des coups de téléphone. J'ai déjà écouté des enregistrements, mais je n'ai pas reconnu la voix.
Je maintiens toujours mes dires, à savoir que je n'ai jamais écrit de lettres anonymes.
Le 1er novembre 1984 à 1 4 h 3 0, lecture faite par moi de la déclaration ci-dessus. J'y persiste et n'ai rien à y changer o u à y retrancher.
Le témoin : Bernard Laroche.
Suivant les instructions, Laroche Bernard est remis en liberté à 14 h 30, le 1er novembre 1984.
Laroche : Ça y est je me souviens, la voiture bleue que j'ai failli me prendre à la sortie de chez Zonca, hé bien je connais un gars à Granges qui en possède une. Il s'agit de M. F.
Gendarmes : Quand avez-vous fait installer le téléphone ?
Laroche : En janvier 81.
Gendarme : Avez-vous reçu des appels téléphoniques anonymes ?
Laroche : Oui. des farces que me faisaient des filles. "Mon chéri j'ai envie de toi", des trucs comme ça. Histoire de semer la zizanie dans mon ménage.
Gendarme : Vous est-il arrivé de passer des coups de fil anonymes ?
Laroche : Non. Ah si j'avais su le nom de celles qui me faisaient des blagues, je dis pas...
Gendarme : Vous avez été élevé avec Jacky Villemin ?
Laroche : C'est vrai, j'ai été élevé par ma grand-mère Adeline Jacob avec Jacky Villemin pendant environ 6 ans. Mais je suis plus lié avec Michel Villemin.
Gendarme : Vous vous souvenez du mariage de Jacqueline Villemin ?
Laroche : Oui, j'étais déjà marié. Y avait Jean-Marie Villemin et Christine Villemin, mais eux étaient seulement fiancés.
Gendarme : Oui ou non avez-vous tenté de faire du pied à Christine Villemin ?
Laroche : C'est faux. Ou alors...
Gendarme : Ou alors ?
Laroche : Ou alors je devais tenir une sacrée cuite.
Gendarme : Vous étiez jaloux de Jean-Marie Villemin ?
Laroche : Jaloux ? Pourquoi donc ?
Gendarme : Il était contremaître.
Laroche : Mais je suis contremaître...
Gendarme : Quand et comment l'êtes-vous devenu ?
Laroche : En septembre 84. Et uniquement par mon travail personnel.
Gendarme : Votre fils Sébastien a des ennuis de santé ?
Laroche : Oui
Gendarme : Il est né combien de temps après le petit Grégory ?
Laroche : Dix jours.
Gendarme : Quels ennuis de santé ?
Laroche : Un kyste à la tempe gauche. Non, à la droite. Il a été opéré à 6 mois. On lui a retiré le kyste. Depuis, il porte un drain en permanence derrière l'oreille. C'est invisible et ça ne lui cause aucun handicap physique. D'ailleurs vous avez qu'à demander à l'hôpital St-Julien à Nancy. C'est là qu'il est suivi.
Gendarme : Vous êtes bien propriétaire d'une Peugeot 305 verte?
Laroche : Mais non. Ma Peugeot elle est gris fumé. Pourquoi voulez-vous qu'elle soit verte?
Bernard Laroche : Je connais les problèmes des Villemin par Michel Villemin, et sa mère, Monique Villemin, qui m'a parlé des lettres et des coups de fil.
Gendarme : Ces coups de fil anonymes ont commencé quand?
Bernard : En septembre 81.
Gendarme : Comment pouvez vous être aussi précis?
Bernard : Je venais de commencer un stage de reconversion et mon père se trouvait à l'hôpital. Par la suite, Michel Villemin m'a appris que la famille avait déposé plainte et avait demandé à être mise sur table d'écoutes.
Gendarme : Avez-vous été inquiété dans cette affaire?
Bernard : Non.
Gendarme : Avez-vous vu des lettres anonymes?
Bernard : J'ai vu celle où il était écrit "j'arrête, je me suis vengé" c'est AV qui me l'a montrée. Ah et puis, au début de l'année, mais je me souviens plus du jour, Michel Villemin est venu me voir. Il était tres énervé parce qu'il venait de recevoir un coup de téléphone lui déclarant que j'étais le père de son enfant.
Gendarme : Que lui avez-vous répondu?
Bernard : Que j'espérais bien qu'il n'en croyait pas un mot. Et Michel Villemin m'a répondu qu'il avait confiance en moi.
Gendarme : Il y a eu quelque chose entre vous et Ginette Villemin ?
Bernard : Rien, jamais. Pour en revenir au coup de fil, je pense que c'était quelqu'un qui devait bien me connaître, puisqu'il a dit : "c'est Popof le père de son enfant" y a que dans la famille qu'on me connait comme ça. Au travail on m'appelle "Cailloux".
Gendarme : Pourquoi ?
Bernard : Ben... Laroche, cailloux, faut vous faire un dessin ?
Gendarme : Vous avez déjà été invité chez les Villemin ?
Bernard : À deux occasions. Autant que je me souvienne, à ces deux soirées, y avait tous les V. Sauf JV toujours exclu.
Gendarme : C'est vous qui avez demandé à votre femme de nous téléphoner ?
Bernard : Heu... oui.
Gendarme : Pourquoi n'a-t-elle pas téléphoné de chez vous, vous avez le téléphone. Alors pourquoi nous appeler d'un café ?
Bernard : Elle me l'a pas expliqué.
Gendarme : Ne trouvez-vous pas que le fait de déclarer que JV et sa famille étaient vus à 5 h 10 du matin n'a aucun rapport avec le crime ?
Bernard : J'ai pensé que ça pouvait vous intéresser. C'est tout.
Gendarme : Qu'avez vous fait le 15 octobre ?
Bernard : Je me suis levé un peu avant 13 h et puis je suis allé demander à Michel s'il voulait m'aider à scier du bois. On a laissé nos gosses à l'école et puis on a scié.
Gendarme : En sciant, vous avez échangé des propos, vous avez discuté?
Bernard : Ben on voit que vous maniez pas souvent la tronçonneuse. Parler en sciant, c'est pas possible. Vers 16 heures on a fait la pause alors on a causé.
Gendarme : De quoi?
Bernard : De choses et d'autres. Puis on est repassés à l'école prendre les enfants. Ensuite on est rentrés chez nous.
Gendarme : Vous possédez une cassette sur laquelle se trouve la chanson "Chef, un petit verre on a soif".
Bernard : Oui, depuis un an. C'est un oncle qui l'a offerte à Marie-Ange.
Gendarme : De quels sobriquets appelez-vous votre fils?
Bernard : Son surnom, vous voulez dire ? "Bibiche" ou "Petit coeur".
Gendarme : Jamais Titi?
Bernard : Non. C'est Prince, mon chien, que j'appelle parfois comme ça.
Gendarme : Et la longue vue qu'on a retrouvée chez vous, dissimulée sous une pile de livres ?
Bernard : Dissimulée ? Elle était là sous les magazines, sans plus. C'est mon père qui me l'a achetée il y a une bonne quinzaine d'années.
Gendarme : Vous vous en servez?
Bernard : Jamais.
Gendarme : Vous surveillez les habitations d'Aumontzey avec ? De votre maison qui est située en hauteur par rapport au village, vous êtes bien placé.
Bernard : Ah ça oui. J'ai pas besoin d'une longue vue pour voir à l'oeil nu le toit de la maison d'Albert Villemin. Par contre, même avec un téléscope je peux pas voir celle de Michel Villemin.
Gendarme : Vous avez prétendu n'écrire qu'en script, alors que sur vos cahiers d'écolier qu'on a retrouvés vous aviez une écriture liée ?
Bernard : Je n'ai jamais dit que je n'écrivais qu'en script. C'est comme ça que j'écris le plus souvent. J'ai appris à l'école de mécanique générale de Gerardmer de 69 à 72. Fallait écrire comme ça, c'était obligatoire en dessin industriel et en technologie. C'est depuis que j'écris en script. Mais je peux écrire normalement
Gendarme : Avez vous déjà envoyé des lettres anonymes aux Villemin ?
Bernard : Jamais. J'ai rien contre eux. Réfléchissez. Pourquoi j'aurais fait ça ? Pourquoi mais dites moi pourquoi à la fin ?
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