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Mercredi 31 octobre 1984, 00 h 00
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Le 31 octobre 1984 à 18 h, il est interrogé une première fois.
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Procès verbal de Bernard Laroche (31 octobre 1984)
By Dana
Le 31 octobre 1984 à 1 8 h, Bernard Laroche est interrogé une première fois.
Le 31 octobre 1984
Nous, Claude P ., adjudant de la Section de Recherche de Nancy, Michel B ., de la Brigade de Recherche d'Épinal, Jean-Paul T., gendarme de la Section de Recherche de Nancy, officiers de police judiciaire agissant en vertu de la commission-rogatoire délivrée le 17 octobre 1984 par Jean-Michel Lambert, juge d'instruction.
Assistés du Maréchal-des-Logis-chef Yves B ., de la brigade de Bruyères (Vosges), vu les articles 16 et 151 à 155 du Codede Procédure Pénale.
Nous trouvant à Épinal (88), faisant comparaitre devant nous à 18 heures, le témoin ci-après nommé et lui donnons connaissance des faits pour les quels sa déposition est requise.
Après avoir prêté serment de dire toute la vérité, rien que la vérité, le témoin dépose ainsi qu'il suit :
Je me nomme Laroche Bernard. Je suis âgé de 29 ans. J'exerce la profession de contremaître et je suis domicilié à Aumontzey (Vosges), au lieu-dit « La Fosse ». Je suis né le 23 mars 1985 à Épinal (Vosges), de feu Marcel (Laroche) et de Jacob Thérèse. Je suis marié et père d'un petit garçon.
Je suis le cousin du père de la victime.
J'ai déjà été entendu dans cette affaire à mon domicile le 22 octobre 1984 et j'ai déjà fourni un emploi du temps assez détaillé.
Question : L'emploi du temps que vous avez remis lors de votre précédente audition laisse apparaître un trou entre seize heures trente et dix-sept heures trente – dix-sept heures quarante, le mardi 16 octobre 1984. Expliquez-vous.
Réponse : Après avoir terminé de rentrer mon bois, aidé par ma tante Louisette, je lui ai offert un verre de vin et j'ai trinqué avec elle. Je l'ai ensuite raccompagnée à son domicile, voisin de 200 mètres du mien. Je l'ai accompagnée chez elle.
Peut-être m' a-telle offert un verre, mais je n'en m'en souviens plus. Je n'ai pas regardé ma montre à cet instant précis, mais je ne me suis pas attardé chez ma tante. Je me suis rendu aussitôt chez Michel, toujours à bord de ma voiture.
Question : Pouvez-vous situer l'heure exacte à la quelle vous êtes arrivé chez Michel ?
Réponse : Non, à ce moment-là non plus, je n'ai pas regardé ma montre, mais il pouvait être, à peu près, quinze heures quarante – seize heures.
Question : Que faisait Michel lorsque vous êtes arrivé son domicile ?
Réponse : Il se trouvait à l'intérieur de sa maison, car je me souviens qu'il m'a ouvert la porte. Je ne me souviens plus si j'ai frappé ou s'il m'a entendu arriver et qu'il soit venu, dans ce cas, de lui-même, m'ouvrir la porte. Il m'a fait entrer dans la cuisine et nous avons discuté de banalités. Nous avons feuilleté un catalogue ensemble.
Question : Votre fils n'était-il pas à l'école ce jour-là ?
Réponse : Non, il m'accompagnait d'ailleurs. En effet, le mardi après-midi étant le jour de piscine à l'école, les enfants fréquentant la maternelles ont laissés à la charge des parents, n'étant pas admis au cours de natation. Mon fils a joué avec Daniel, le fils de Michel, pendant que nous discutions, dans la chambre du petit.
Question : Comment était vêtu votre fils ce jour-là ?
Réponse : Mon fils portait un anorak de couleur bleue en nylon et sa cagoule blanche, je pense. Michel m'a montré un catalogue des « 3 Suisses » ou plus exactement, c'est moi qui l'ai pris sur son buffet et nous l'avons regardé ensemble.
J'avais rendez-vous ce jour-là à seize heures trente avec Zonca, un camarade de travail, contremaître dans la contre-équipe. Nous devions nous retrouver chez ma tante à Aumontzey, car nous avions projeté d'acheter du vin au supermarché Champion à Laval-sur-Vologne, afin de profiter d'une promotion sur le vin. Je ne puis dire si j'ai consulté ma montre étant chez Michel.
Sans doute l'ai-je fait, mais je ne puis dire à quelle heure exacte j'ai quitté ce dernier, tout au moins à dix minutes près. Je précise qu'il me faut environ deux minutes pour rejoindre mon domicile depuis chez Michel.
J e puis affirmer q u'à seize heures trente, j'avais quitté le domicile de Michel et que je me trouvais chez ma tante Louisette. J'y ai attendu Zonca jusqu'à dix-sept quinze environ. J'ai regardé « L'Argus automobile » pendant que mon fils jouait. À 17 heures quinze, ne voyant pas venir Zonca, je me suis rendu, en compagnie de mon fils, au domicile de celui-ci – quai de Vologne à Granges-sur-Vologne. Il me faut cinq minutes pour effectuer ce trajet. La maison de Monsieur Zonca étant entourée d'un mur d'enceinte, j'ai pénétré avec mon véhicule dans la cour. J'ai immédiatement remarqué que sa propre voiture, une Renault 5 de couleur blanche, était absente de son lieu de stationnement habituel. Je suis allé frapper à sa porte, et comme je n'avais pas obtenu de réponse, je suis remonté dans mon véhicule, où j'avais laissé mon fils. Je précise que la porte de l'habitation était fermée à clef, mais que cette dernière se trouvait à l'extérieur, sur la serrure.
Je ne me suis pas attardé chez Zonca. Un détail me revient à l'esprit : en sortant de la cour avec ma voiture, j e me suis un peu trop avancé de façon à voir si la voie était libre. C’est alors qu'a surgi une petite voiture bleue qui pouvait être une Golf ou une Polo Volkswagen. Ce véhicule était lui-même en train d'effectuer un dépassement, mais je ne pourrais dire quel était le véhicule dépassé. Ces deux voitures venaient de la direction de Bruyères par le quai de Vologne, en raison de la déviation mise en place à cause des travaux au centre de la localité.
J'ai freiné énergiquement, mais je ne puis dire si le conducteur de la voiture bleue ou de l'autre véhicule m'a vu. Je suis retourné à Aumontzey chez ma tante, pensant que Zonca avait pu venir pendant ce temps.
SI (sur interrogation) : Mon véhicule est bien équipé d'une radio, mais j’aurais peur de mentir en affirmant si elle fonctionnait ou non. Je suis donc revenu au domicile de ma tante Louisette. Il devait être 17 heures 30. À mon arrivée, était présente ma belle-sœur Murielle Bolle, âgée de 15 ans environ. La télévision fonctionnait, mais je n'ai pas fait très attention au programme. Il me semble que c'étaient des clips vidéo [qui] passaient sur Radio Télé Luxembourg.
Je suis resté chez ma tante dix minutes – un quart d'heure.
J’ai décidé de me rendre au magasin Champion, toujours avec mon fils. Avant de partir, j'ai averti ma belle-sœur de mon départ et lui ai recommandé que si Zonca se présentait, elle lui dise que j'étais parti chercher le vin.
J'ai peut-être mis, en raison des travaux à Lavelines, quinze minutes pour me rendre au magasin Champion à Laval.
Lors que je suis arrivé, il pouvait être 18 heures, bien que je n'aie pas regardé ma montre. Ce dont je me souviens, c'est qu'il n'y avait plus guère de clients. Il ne restait plus que deux caissières, là où étaient enfermés les lots de vin. Je me suis renseigné et on m'a conseillé de prendre deux caddies, ce que j'ai fait. Après avoir chargé mes deux caddies, je me suis rendu aux caisses, poussant un caddie et tirant l'autre. Je me suis alors aperçu que j'avais laissé mon carnet de chèques dans ma voiture. J'ai laissé mon fils à côté des chariots, je suis allé chercher ma sacoche dans ma voiture et je suis revenu établir mon chèque. Je n'ai aucun souvenir de la caissière. Je ne peux dire si elle était blonde ou brune, si elle portait des lunettes ou non. Tout ce que je puis dire, c'est qu'elle portait une blouse de couleur orange.
SI : C’est moi-même qui ai établi le chèque. Elle ne m'a pas demandé de pièce d'identité, malgré l'importance de l'achat.
Il est environ 18 heures 10 lors que je quitte le supermarché et je me rends aussitôt au café « La Renaissance », à Bruyères, dans le but de percevoir le tiercé. Le débit de boissons était fermé et je suis passé par une autre porte donnant accès à l'hôtel. J'ai été reçu par la patronne, une dame âgée qui porte des lunettes. Dans une arrière-salle, des gens discutaient, mais je peux dire de qui il s'agissait. Ce que je peux dire, c'est que la patronne portait un plateau sur lequel était posées des bières. Parmi ces clients, il me semble avoir remarqué un commerçant de Bruyères qui porte de grosses moustaches. Je le connais de vue, mais je suis incapable de donner son nom sur le moment.
La dame m'a fait entrer dans la salle du café par une porte qui communique directement avec le hall d'entrée de l'hôtel. Elle m'a précisé que le débit de boissons était fermé. Je lui ai précisé que je venais toucher mon tiercé. Elle m'a alors demandé où j'habitais. Je lui ai répondu que j'étais d'Aumontzey. Elle m'a alors dit :
« Je vais vous payer afin de vous éviter une nouvelle venue » . Elle m'a alors donné 163 francs correspondant au tiercé du dimanche 14 octobre que j'avais dans le désordre.
S I : Je suis entré dans cet établissement avec mon fils. Sur le trajet de retour, vers 18 heures 30, j'ai croisé la voiture d'Albert Villemin, conduite par Michel. Je lui ai fait un signe de la main et j'ai remarqué qu'il transportait des passagers que je n'ai pas reconnus. C'était juste à l'entrée des travaux de Laveline-devant-Bruyères. J'ai seulement reconnu la Datsun. J'ai ensuite déposé mon fils chez ma tante Louisette et suis remonté chez moi pour décharger mon vin. Ce travail accompli, je suis allé déjeuner, je veux dire dîner, chez ma tante. Vers 20 heures, je suis allé mettre mon fils au lit. Je suis resté chez moi jusqu'à mon départ au travail, soit jusqu'à 20 heures 45 environ. Avant de me rendre au tissage, je suis toute fois passé chez ma tante pour remonter son réveil.
Je n'ai appris le drame que le lendemain mercredi à 10 heures du matin, par mon épouse qui est venue m'éveiller avec le journal en main.
Le 31 octobre 1984 à 22 heures, à Épinal, lecture faite par moi de la déclaration ci-dessus. J'y persiste et n'ai rien à y changer, à y ajouter ou à y retrancher.
Le témoin : Bernard Laroche.
Vu l'article 154 du Code de Procédure Pénale, pour les nécessités de la commission rogatoire, nous estimons devoir retenir Laroche Bernard au Bureau de la Brigade d'Épinal. Cette mesure de garde à vue prend effet le 31 octobre 1984, à 15 h 15.
De 22 h à 00 h, Bernard Laroche Bernard subit les tests de graphologie sous la
dictée du Capitaine Sesmat.
Source : L'Est Républicain
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AUTRE VERSION :
Bernard Laroche : Mais j'ai déjà été interrogé chez moi le 22 octobre et je vous ai déjà donné mon emploi du temps. Je me nomme toujours Bernard Laroche. J'ai toujours 29 ans et j'exerce toujours la profession de contremaître. Je suis marié et père d'un petit garçon, Sébastien. Je suis le cousin de Jean-Marie Villemin. J'ai déjà dit tout ça.
Gendarme : Sans doute, mais il y a un trou dans votre emploi du temps du 16 octobre. Entre 16 h 30 et 17 h 30. Expliquez-nous ça.
Laroche : J'ai rentré du bois. Puis j'ai offert un verre de vin à ma tante Louisette qui m'avait aidé. On a trinqué ensemble. Puis je l'ai raccompagnée chez elle. C'est à 200 mètre de chez moi. Je me suis rendu chez Michel Villemin en voiture.
Gendarme : A quelle heure vous arrivez ?
Laroche : J'ai pas regardé ma montre. 15 h 40 - 16 h. À peu près. Michel Villemin m'a ouvert la porte. Il m'a fait entrer dans la cuisine. On a bavardé. Des banalités. On a feuilleté un catalogue des Trois Suisses.
Gendarme : Votre fils Sébastien n'était pas à l'école ?
Laroche : Le mardi après-midi, c'est le jour de la piscine pour les enfants du primaire. Ceux de la maternelle, les parents les gardent. Sébastien était avec moi. Il a joué avec le fils de Michel Villemin pendant qu'on discutait.
Gendarme : Et ensuite ?
Laroche : J'avais rendez-vous à 16 h 30 avec mon copain Zonca. Il est contremaître dans la contre-équipe. On devait se retrouver chez la tante Louisette pour aller au Champion de Laval-sur-Vologne. Il y avait du vin en promotion. À quelle heure j'ai quitté Michel Villemin ? J'ai pas regardé. J'habite à deux minutes de chez lui. Mais j'étais à l'heure à 16 h 30 chez ma tante Louisette pour y attendre Zonca.
Gendarme : Il est venu ?
Laroche : Je l'ai attendu jusqu'à 17 h 15 environ. Puis j'ai appelé Sébastien, on a pris la voiture et j'ai poussé jusqu'à chez Zonca. À Granges. À 5 minutes. Sa maison est entourée d'un mur. Je suis entré en voiture dans la cour. Sa R5 blanche n'était pas là. Chez lui, c'était fermé à clé, mais la clé était dans la serrure. Je suis reparti. Attendez ! Un détail me revient : en sortant de la cour avec ma voiture, je me suis avancé pour voir si la voie était libre. À ce moment là, une voiture a surgi. Une Golf ou une Polo Volkswagen bleue. Elle était en train de doubler une autre voiture. J'ai pilé sec.
Gendarme : Les autres conducteurs vous ont vu ?
Laroche : Je saurais pas vous dire ? Je suis retourné chez tante Louisette parce que je pensais que Zonca avait très bien pu y venir entre temps.
Gendarme : En roulant, vous écoutiez la radio ?
Laroche : Pfff j'ai la radio à bord, mais vous dire si je l'avais allumée...
Gendarme : Donc vous arrivez chez votre tante ?
Laroche : Vers 17 h 30. Ma belle soeur Murielle Bolle était là. La télévision fonctionnait.
Gendarme : Vous vous souvenez des programmes ?
Laroche : J'ai pas fait attention. Quoique... Il me semble que c'était des clips video sur Télé Luxembourg. Je suis resté dix minutes, un quart d'heure. Puis je me suis rendu au magasin Champion à Laval aux environs de 18 h. Y avait plus guère de clients. J'ai demandé où se trouvaient les lots de vin. La caissière m'a conseillé de prendre deux caddies, ce que j'ai fait. Je me suis servi et je suis allé à la caisse en poussant un caddie et en tirant l'autre. Là, je me suis rendu compte que j'avais oublié mon carnet de chèques dans la voiture. J'ai laissé Sébastien auprès des chariots et je suis allé chercher ma sacoche dans la voiture.
Gendarme : Et ensuite ?
Laroche : Bah je suis revenu à la caisse et j'ai payé.
Gendarme : Vous vous souvenez de la caissière ? Elle était blonde ? Brune ? Elle portait des lunettes ?
Laroche : Elle portait une blouse orange, pour le reste...
Gendarme : Ensuite ?
Laroche : Je quitte le supermarché. Vers 18 h 10. Et je passe au café hôtel La Renaissance à Bruyères. J'avais gagné le tiercé. J'allais le toucher. Le café était fermé, mais je suis passé par la porte de l'hôtel. La patronne, une vieille dame à lunettes, m'a dit que le bar était fermé. J'ai répondu que je venais toucher le tiercé. "Vous êtes d'où" elle m'a demandé ? Alors je lui ai dit Aumontzey. Bon je vais vous payer pour vous éviter d'avoir à revenir, qu'elle m'a dit et elle m'a versé les 163 francs du tiercé du dimanche 14. Sébastien était toujours avec moi. Sur le retour, vers 18 h 30, j'ai croisé la Datsun d'Albert Villemin. C'est Michel Villemin qui conduisait. J'ai fait un signe de la main. Les passagers, je les ai pas reconnus. J'ai déposé Sébastien chez ma tante Louisette, et je suis remonté chez moi pour décharger le vin. Ensuite je suis allé dîner chez ma tante. À 20 heures, je suis remonté mettre mon fils au lit et vers 20 h 45 je suis parti au travail. Avant d'aller au tissage, je suis repassé chez tante Louisette pour lui remonter son réveil.
Gendarme : Quand avez vous appris la mort de Grégory ?
Laroche : Le lendemain mercredi à 10 heures. Ma femme m'a réveillé avec le journal.
Source : http://www.justicepourgregory.com/l-affaire/l-enquete/56-procès-verbal-d-audition-de-bernard-laroche-du-31-octobre.html
HISTORIQUE
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